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jeudi 5 juin 2008

Le contournement est mort !

Philippe MADRELLE, son père,
Alain JUPPE et Alain ROUSSET, ses oncles,
Francis IDRAC, son fils caché
Les familles UMP, PS, … , parents et alliés,
Ont la douleur de vous faire part du décès du :

Grand Contournement Autoroutier de Bordeaux
Survenu dans sa 29e année

L’enterrement se fera sans fleurs, ni couronnes, dans la plus stricte intimité.

Voici ce que l’on aurait pu lire dans le carnet de Sud Ouest ce matin. Et oui le contournement est enfin mort. Dans un communiqué de presse daté d’hier soir, Jean Louis BORLOO vient d’annoncer l’abandon du CAB. Dans ce communiqué Monsieur BORLOO confirme la construction de l’A65 (entre Pau et Langon). Toutefois, il ajoute que « les contournements de Toulouse et Bordeaux sont abandonnés » car ils n’atteignent pas « un haut niveau d’exigence environnementale » et « ils ne correspondent plus aux nouveaux enjeux de développement durable ».

C’est pour nous formidable, nous avons donc gagné !

Même si il faudra rester vigilants (rien n’interdit au projet de ressurgir dans 10 ou 15 ans) nous n’allons quand même pas bouder notre plaisir.

Nous pouvons enfin crier VICTOIRE.

Cela nous prouve que rien n’est impossible et que l’on peut tenir tête à l’Etat.
Cela nous prouve que nous avons eu raison de ne pas écouter les fatalistes disant à qui voulait l’entendre que l’on n’y arriverait jamais.
Cela nous prouve que l’on a eu raison de « chahuter » nos élus.
Cela nous prouve que l’on doit toujours se battre pour préserver notre cadre vie.

Aujourd’hui nous remercions tous ceux qui se sont engagés à nos côtés pour lutter contre ce projet désastreux. Nous félicitons également « les têtes » de la coordination anti-CAB qui ont fait un travail remarquable.

BRAVO A TOUS
et MERCI


Voici ci-après les articles que l’on pouvait lire dans Sud-Ouest ce matin :

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CIRCULATION. --Le ministre de l'aménagement et du développement durable abandonne officiellement le contournement autoroutier de Bordeaux. Il était défendu par Philippe Madrelle depuis 29 ans
Grand contournement : Jean-Louis Borloo dit stop

:Jean-Bernard Gilles

Cette décision est une victoire pour les élus, les associations et les citoyens opposés au projet photo guillaume bonnaud
Il serait sans doute imprudent d'affirmer qu'il ne sera jamais plus question de construire un contournement autoroutier de Bordeaux mais c'est bel et bien un enterrement de première classe auquel il est aujourd'hui convié. Jean-Louis Borloo, le ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire a publié hier un communiqué lourd de conséquences pour les infrastructures aquitaines en général et girondines en particulier. Le contournement autoroutier de Bordeaux est abandonné. Le ministre a tranché dans le sens des conclusions du Grenelle de l'environnement : « Ce projet, comme celui du contournement autoroutier de Toulouse, ne correspond plus aux nouveaux enjeux de développement durable » indique le ministre dans un communiqué publié hier en fin de journée, « car il privilégie la mobilité automobile dans un contexte de pétrole cher et non renouvelable, l'utilisation non raisonnée de l'espace notamment par l'étalement urbain préjudiciable à la biodiversité ». Le gouvernement a fait son choix. Il est clair.
Embarras administratif. Jean-Louis Borloo, tire, à vrai dire, les services de l'État d'un réel embarras administratif. Car le dossier est depuis belle lurette plombé sur le plan administratif. Alors que fin 2003, la commission du débat public sur le projet abordait la dernière ligne droite de ses travaux, un Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (Ciadt) décidait de lancer ce projet. Les opposants trouvent alors la brèche qui allait en fait sceller le sort du projet. En effet, le premier mars 2007, le tribunal administratif de Bordeaux annulait la procédure du débat public « que la décision du Ciadt a vidé de son sens ». L'État a, après moult hésitations, fait appel de ce jugement. L'audience, annoncée d'abord le 12 de ce mois devant la Cour administrative d'appel de Bordeaux puis reportée au 25 juin, n'a plus grande utilité après la décision du ministre tombée hier.
Un projet Madrelle. Le président du conseil général a été le premier à demander la construction de cette super-rocade. Le 27 octobre 1989, à l'occasion d'un colloque consacré au trafic international Nord-Sud, il lance l'idée. Seul, il a longtemps plaidé pour désengorger le pont d'Aquitaine et la rocade de ce trafic de camions qui ne leur sont pas destinés. Dans les années 1990, il s'oppose souvent à la Direction des routes qui travaillaient sur un autre projet de contournement de Bordeaux, par l'est. Au printemps 1999, Philippe Madrelle et le maire de Bordeaux, signent un accord politique. Le fameux accord Juppé-Madrelle fera date car il s'imposera à l'État et au jeune président du conseil régional d'alors, tenu à l'écart, un dénommé Alain Rousset. Les deux hommes plaident alors conjointement pour un franchissement de transit d'agglomération, le pont Lucien-Faure, et pour un franchissement en aval de l'estuaire, dans le cadre d'un contournement ouest. : La perspective de concéder, sur une soixantaine d'années, la totalité de l'ouvrage à une société privée, apparaît alors comme une belle opportunité car le projet est estimé à environ un milliard d'euros. Les opposants renâclent mais le projet avance.
Élections. Au mois d'avril 2006, le préfet de région Francis Idrac lance la concertation autour de nombreux fuseaux pour rejoindre l'A 10 au nord et l'A 63 au sud avec plusieurs hypothèses de franchissement de l'estuaire. Devant la multiplicité des tracés possibles, la contestation prend de l'ampleur, dans l'agglomération comme au delà, en Blayais comme en Médoc. Un millier de personnes sont dans la rue à Bordeaux le 19 juin 2006 pour crier leur opposition au projet. À l'approche des élections, les élus prennent alors du recul. Philippe Madrelle, demande un moratoire. Il est taclé par l'UMP mais Alain Juppé se rallie à la demande du président du conseil général au mois de janvier 2007. Le grand contournement perd ses « parents ». Les milieux économiques sont effondrés. Il faudra probablement attendre longtemps pour qu'un contournement ferroviaire, indispensable, soit décidé, financé et mis en service.

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ÉCOLOGISTES. --Pour le leader des Verts bordelais, Pierre Hurmic, cette décision infirme le crédo des grands élus locaux
« Urgent de réfléchir »
:Propos recueillis par Hervé Mathurin

Pierre Hurmic, leader des Verts bordelais et avocat, accueille avec satisfaction la décision du ministère de l'écologie au sujet du grand contournement autoroutier. Il explique en quoi elle peut être historique.
« Sud Ouest ». Pourquoi, selon vous, s'agit-il d'une décision politique majeure ?
Pierre Hurmic. D'abord parce qu'elle contredit la position de toutes les collectivités locales. De rares politiques clairvoyants et les associations se sont battus dès le départ pour annuler ce projet dont le promoteur a été Philippe Madrelle dès 1989. Autant dire qu'il était devenu obsolète même s'il a reçu dix ans plus tard l'appui d'Alain Juppé et d'Alain Rousset. En novembre dernier, le préfet Idrac se montrait confiant après la décision de l'état de faire appel du jugement du 1er mars 2007 annulant le projet.
Précisément, quelle va être désormais l'attitude de l'Etat, selon vous ?
Cet appel va être rendu normalement le 25 juin à 16 heures à Bordeaux. Mais si l'état est cohérent, il devrait se désister. S'il ne le fait pas, nous avons de solides arguments juridiques à avancer, en plus des arguments politiques. C'est moi-même qui vais plaider mais je ne redoute pas cette échéance.
Que répondez-vous aux automobilistes qui s'inquiètent de l'engorgement de la rocade bordelaise ?
Que cette congestion est d'abord due au trafic local et à l'étalement urbain. Le grand contournement autoroutier n'aurait rien résolu. Au contraire, il aurait encouragé, accompagné et d'une certaine façon subventionné le trafic international routier, ce qui aurait démenti les conclusions du Grenelle de l'environnement en octobre dernier.
Les solutions que vous préconisez (fret ferroviaire, voies navigables?) ne risquent-elles pas d'être très longues à porter leurs fruits ?
Cette annulation était un passage obligé et il fallait d'abord en passer par là pour marquer les esprits. Cela va nous inciter à réfléchir à une nouvelle conception des transports. On ne peut plus continuer à faire voyager les stocks sur les routes. Le pétrole cher va nous y obliger mais ce n'est pas le seul argument. Je rappelle que notre pays a pris l'engagement de diviser par quatre l'émission de gaz à effets de serre d'ici 2050.
Il va falloir aussi convaincre les populations concernées, y compris en milieu rural, de la nécessité d'un fret ferroviaire.
Personne n'a établi que les lignes actuelles sont sursaturées. On peut aussi transporter moins de marchandises, réfléchir à un autre type de croissance qui ne repose pas uniquement sur l'augmentation des gaz à effets de serre.